9 avr. 2008

LETTRE de Francisco Hulsen sur le projet CONSAQ à El Alto (La Paz)

(CONSAQ = Conseil National de Communautés Aymaras et Quechuas. Nous avons décidé de soutenir ce « nouveau » projet soutenu par un religieux belge que nous connaissons et apprécions et qui répond bien aux critères d’Esperanza).

CE QUE JE CONNAIS DE CONSAQ

C’est une organisation des peuples indigènes originaires qui a comme fin de défendre et renforcer leurs propres structures : organique, politique, sociale et économique. Ce qui implique la résistance aux injustices qui constituent une violence structurelle permanente à leur égard. […] Cette organisation est surtout importante dans le département de La Paz. Peu à peu, elle se fait des ramifications dans les autres départements du pays.[…]

CE QUE JE SAIS DES GENS QUI Y SONT ACTIFS

[…] Je les perçois conscients d’avoir comme une mission en tant que peuples indigènes-originaires au sein de la Bolivie. Et nous arrivons à nous exprimer sur ce sujet à partir de notre propre identité.[…] Les dirigeants de cette organisation ne sont pas sectaires. Je pense que cela explique, en partie, que cette organisation se soit formée en se séparant d’une autre plus radicale il y a huit ans de cela. Ils sont ouverts aux autres secteurs de la société bolivienne, pour autant qu’il existe une convergence pour plus de justice et d’équité.[…]

COMMENT SERONT ORGANISEÉS LES FORMATIONS ?

Le Consaq veut former un Institut, modeste sans doute, pour diffuser ce qui fait leur propre identité : la langue quechua et aussi aymara, mais aussi leur culture indigène-originaire. […] Le système éducatif formel est de manière générale très déficient, et à fortiori quant à l’incorporation des cultures indigènes-originaires toujours vivantes dans le pays. […]

Cet Institut voudrait suppléer à des cours de langue quechua et aymara, qui se donnent par ci par là avec beaucoup d’improvisation par des ‘professeurs’ peu motivés, qui ne transmettent habituellement rien ou presque du contexte culturel de ces langues indigènes. Des démarches sont en cours pour obtenir une convention avec le Ministère de l’Enseignement dans le but d’avoir une reconnaissance légale et pour la délivrance d’un diplôme. Dans la 1ère phase du projet, il s’agit de construire comme une offre d’études. Pour cela, réunir et élaborer un ‘paquet technologique’ (matériels et méthodologie) avec des personnes formées en linguistique.

COMMENT SERONT CHOISIS LES BÉNÉFICIAIRES ?

Le ‘paquet technologique’ étant confectionné, se mettra en route une stratégie de promotion et de diffusion. Auprès d’entités et d’administrations publiques ou privées et auprès de particuliers professionnels ou techniciens. […] Les bénéficiaires, naturellement, participeront aux frais d’études. Et des ‘techniciens’ du Consaq suivront la gestion et le fonctionnement de l’Institut.

POURQUOI L’ÉTAT NE FINANCE PAS CE PROJET ?

S’il est vrai que la ligne de l’actuel gouvernement va dans le sens où tous les employés de l’état, tous les fonctionnaires soient bilingues, possédant en plus de l’espagnol une langue indigène, il faut bien admettre qu’il ne peut apporter une réponse à tous les besoins. Jusqu’à présent, de manière générale, les gouvernements précédents ont gouverné en tournant le dos à la majorité de la population, pauvre et constituée surtout de peuples indigènes-originaires. D’autre part, le Ministère de l’Enseignement n’appuie et ne finance que ce qui fait partie des programmes officiels, de l’enseignement formel. Le Consaq veut lancer ce projet avec l’espoir de démontrer qu’il est valable, réalisable et surtout utile. Dans l’espoir, mais cela ne viendra pas vite, qu’ensuite il pourrait y avoir un financement de l’état.


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