20 déc. 2010

Une société de "débordés" dans laquelle un joueur de foot n'a pas à se mêler d'économie

Enervé par la colère, j'ai envie de balancer ma télé par la fenêtre...

Ras le bol de poliment répondre “je comprends” à des gens de mon entourage pleins de convictions et d'idéaux solidaires qui me disent “si je ne peux pas m'engager à 100%, je préfère pas. Moi, si je fais les choses je veux les faire à fond..tu comprends?”.

Marre d'entendre autour de moi (sortant parfois de ma propre bouche) des “je voudrais bien mais, en ce moment, je ne saurais pas: je suis dé-bor-dé ! ”.

Il y a quelque chose qu'il faudra m'expliquer...

Débordé ? Moi ? Privilégié parmi les privilégiés ? Membre d'une classe aisée d'un des pays les plus riches du monde ? Débordé par quoi ? Par un confort qui donne mal au ventre ? Par une conscience anesthésiée par les assauts incessants de médias abjectes ? Par l'achat à venir d'un gsm portant un bout de coltan congolais ensanglanté ? Par un nouveau chemisier HM fabriqué par des femmes bengalis payées 23 dollars par mois et qui lorsqu'elles se plaignent, se font virer ou tirer dessus en pleine manif ? Par l'expression de tout notre amour à un être cher via un bijou doré, né de l'ignoble far-west amazonien péruvien ? Par ces nouvelles d'un monde lointain, irréel où des gens meurent à la pelle avant d'avoir 5 ans, en essayant de donner la vie, sous les coups de machette des voisins, sous les tirs d'armes venues de loin..?

La question n'est pas de savoir si je dois me sentir coupable, si je suis LE responsable..mais d'admettre une évidence : que je le veuille ou non, j’alimente avec mes impôts, avec mes achats, avec mes épargnes des mécanismes et des filières qui ont de quoi me faire vomir !

Bien sûr des ministres, des "spécialistes" considèrent qu'un joueur de football (idiot par définition..mais citoyen par ailleurs) n'a pas à donner son avis sur des questions économiques : chacun à sa place, n'est ce pas ? Laissez-nous gérer ces affaires. Mais oui, naturellement...

Bien sûr des gens de ma propre famille me rient au nez, pleins d'arrogance et de mépris, pour ces inepties (sans pour autant prendre la peine d'argumenter leur bile si promptement déversée).

L'ineptie ne serait-elle pas pourtant notre manque de réaction ? Notre oubli perpétuel et répétitif. A chaque seconde nous oublions ce qui se passe ailleurs. A chaque seconde nous oublions tout ce qui, très concrètement, nous relie pourtant à cet ailleurs. Nous donnons du crédit à un relativisme hypocrite qui vous dira que “c'est bien plus compliqué que cela, qu'il ne faut pas tomber dans la démagogie...

Je ne prétends pas que l'initiative bancaire de Cantona du 7 décembre dernier (qui d'ailleurs n'en était pas une puisque ses propos ont été repris par un collectif pour créer une mobilisation) soit l'idée du siècle. Je sais seulement que les initiatives qui remettent en question notre rôle, qui portent un regard critique sur notre participation au système sont bien moins néfastes et dangereuses que celles qui, conservatrices, traitent de cons les serfs qui veulent chatouiller les rois.

Je ne pense pas que le risque actuel soit à l'excès de mobilisation, au trop d'engagement, à une autocritique exacerbée. Comment le serait-il, englués que sont nos postérieurs dans un beurre gluant, qui sent de plus en plus le ra

L'excellentissime court-métrage brésilien l'le aux Fleurs * se termine par une belle réflexion sur la liberté. Cette liberté dont nous oublions souvent le temps et les efforts qu'il en a coûté à nos ancêtres reste bel et bien réelle. Elle est une chance que beaucoup d'être humains ne partagent pas. Elle est une marge de manœuvre bien trop peu utilisée, au grand bonheur de ceux qui ne se privent pas de profiter de cette passivité.

Alors arrêtons de nous prétendre “débordés” et admettons que si nous ne faisons pas plus pour changer ce monde c'est que, tout compte fait, une part importante de nous s'en fout. Que l'autre part, qui pointe le bout de son nez de temps à autre pour nous mettre en mouvement dans une autre direction est bien vite replongée dans l'oubli d'un quotidien qui, tel un tapis roulant, emporte tout sur son passage ! 

* (vous pouvez voir ce court de 12 min. facilement sur internet)             
Thomas de Roubaix

 

7 sept. 2010

Evènement Esperanza-J 25/09

ESPERANZA-J est une jeune collectif dont le souhait est de mettre en relation des personnes, des expériences et des actions afin de soutenir et relayer des initiatives solidaires dans un soucis de justice sociale tant au nord qu'au du globe. 

TOI.AUSSI est une initiative d'Esperanza-J et constitue un espace de rencontre destiné à créer du lien entre  des actions citoyennes. TOI.AUSSI favorise le contact entre les personnes soucieuses d'équité et de solidarité. Il se veut un tremplin à une mobilisation créative. Ce 25 septembre marquera le lancement du projet TOI.AUSSI à travers une journée fes'toyante où la diversité  où la diversité des arts reflèteront l'éventail de nos ambitions. 

L'envie que Toi Aussi tu en sois !